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22 décembre 2024

Quatre gros sapins de Noël

Trente-sept années déjà et, pourtant, je me souviens comme si c’était hier de l’effervescence que suscita ma promesse déraisonnable d’installer pour Noël quatre grands sapins verts de six pieds chacun dans notre premier tout petit resto, afin de l’endimancher pour l’occasion.

J’en avais eu l’idée en découpant la pâte brune des petits sapins à la mélasse que j’allais servir comme dessert en décembre 1987. Ça faisait déjà plus de six mois que le resto était ouvert et à mesure que la clientèle affluait, notre audace grossissait.

— « Boss, t’es encore tombée sur la tête en clouant tes pancartes? s’exclama Platon, notre nouveau plongeur antillais. Fais-nous plutôt une bûche en gâteau comme on en voit partout dans les vitrines des magasins! »
Je lui promis un gâteau aux carottes juste pour lui, à emporter à la maison à la condition qu’il m’aide à installer ma gigantesque surprise un après-midi après la fermeture.
— « Marché conclu, madame Boss! »

Un soir, à quatre pattes sur le plancher du salon de la maison, j’ai étendu quatre verges de tissu matelassé vert flamboyant dans lequel j’ai découpé quatre immenses sapins que nous allions installer, le moment venu, dans les fenêtres latérales du petit resto. Sur les grands sapins, chaque soir de la semaine, j’ai cousu à la main des cercles de feutre multicolores, des guirlandes de rubans disparates, des flocons de ouate blanche, des petites étoiles façonnées dans du satin bleu, de gros boutons argentés, de véritables petites cannes en bonbon et les huit petits oiseaux de coton à plumes roses qu’une vieille cliente m’avait apportés un jour, « au cas où ça pourrait servir ».

Les sapins ont été « plantés » et installés quelques jours avant Noël, à la hauteur du cadre de chaque fenêtre, juste à la portée des petites mains d’enfants ébahis qui auraient le droit d’y toucher le lendemain de Noël pour détacher les petites cannes bariolées de rouge et de blanc. Sur le faîte de chaque arbre, une grosse étoile en brocart jaune était confortablement assise, comme si elle se reposait après y avoir elle-même grimpé. C’est notre brave Platon qui était monté sur une chaise, elle-même posée sur une table, pour s’assurer de bien accrocher une étoile au sommet de chaque sapin.

— « Platon, s’il te plaît, aide-moi. Je voudrais aussi préparer un repas de Noël gratuit pour nos clients les plus fidèles. Pour Mirella, Jean-Claude, Carole, Marcel, pour nos amis les chauffeurs de taxi, pour nos vaillants pompiers et pour tous ceux qui n’ont peut-être pas de famille. Qu’en penses-tu? »
— « T’es certaine, madame Boss? Ça va te coûter les yeux de la tête pour nourrir tous ces affamés qui vont en profiter pour se bourrer la fraise.
— « Platon! Je voudrais leur concocter un vrai bon souper, comme un réveillon de Noël avec une dinde et des tourtières, et peut-être quelques spécialités grecques que je réussis assez bien. »
— « Boss, qui vous a appris la cuisine grecque? »
— « Nous en parlerons plus tard, Platon. Prends une feuille et écris… »
— « Madame Boss! T’as jamais pris une journée de congé depuis que le restaurant est ouvert et maintenant tu te lances dans les soupers? »
— « Platon! Arrête de parler et écoute-moi. Je veux les inviter pour un gros souper le dimanche 27 décembre. »
— « Ok, Boss. Si t’insistes. Nous avons 12 jours pour tout préparer. »
— « Platon, laisse-moi vérifier la liste d’épicerie. Ajoute du porc et du veau haché pour faire cinq ou six grosses tourtières et un bon ragoût de boulettes. »

Et patati et patata, mes jeunes ados, mon fidèle Platon et moi avons travaillé avec amour pour surprendre et réjouir 28 personnes invitées à la dernière minute à un véritable festin de Noël. Oui, oui! Toute la nourriture de circonstance fut étalée sur deux belles nappes rouges recouvrant le long comptoir. Un vrai festin très chaud, odorant et appétissant! Cinq grosses tourtières coupées en morceaux, une casserole brûlante de ragoût de boulettes, une dinde sortant du four que Platon s’empressa de dépecer, nos délicieuses fèves au lard truffées de petits carrés de jambon, une platée de ma recette secrète de cretons, des pattes de cochon à manger avec ses doigts, un immense bol de purée de carottes-navets, mon sublime gratin de patates douces et tout l’assortiment de condiments du temps des Fêtes. Pour chacun, Caroline, la serveuse du matin, avait emballé avec du papier ciré quatre gros morceaux de sucre à la crème pour le lendemain.

Marcel avait allumé la radio. Mirella et Jean-Claude ont osé quelques pas de danse sur la musique de Noël. Mon plus vieux s’était empressé de tasser les tables vers les sapins décorés pour improviser une piste de danse. Tout le monde bougeait, chantait, tournaillait, virevoltait comme de réels ados en vacances avec leurs bedons bien remplis et leurs petits cœurs assouvis. J’étais soudainement la plus heureuse des femmes.

C’est ainsi que le lendemain, au poste dans ma petite cuisine, j’ai décidé qu’on offrirait gratuitement un morceau de sucre à la crème à chaque client qui viendrait déjeuner. Oui, oui! Encore aujourd’hui, dans la plupart de nos restos, une assiette de sucre à la crème est placée près de la caisse. N’hésitez pas à en prendre un morceau!

La morale de cette histoire véridique, c’est certainement QU’IL FAUT D’ABORD DONNER AVANT DE RECEVOIR.

Joyeuses Fêtes à vous tous, chers lecteurs. Comme cadeau, je vous offre ci-dessous la recette de mon fameux sucre à la crème!

Cora
❤️

Sucre à la crème
Ingrédients

  • 3 tasses (750 ml) de cassonade pâle
  • 2/3 tasse (150 ml) de beurre fondu
  • 2/3 tasse (150 ml) de crème 15 % ou 35 %
  • 2 tasses (500 ml) de sucre à glacer
  • Une pincée d’amour

 

Préparation 

  1. Beurrer un plat de 6 pouces x 10 pouces.
  2. Dans une casserole, mélanger la cassonade, la crème et le beurre. Porter à ébullition.
  3. À partir du premier signe d’ébullition, poursuivre la cuisson encore 5 minutes.
  4. Retirer du feu. Ajouter le sucre à glacer en fouettant énergiquement à l’aide d’un fouet ou d’un batteur électrique.
  5. Lorsque le mélange est onctueux, étendre dans le plat.
  6. Laisser refroidir et couper en carrés.
  7. Déguster avec un bon verre de lait froid!
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