1 décembre 2023
L'optimisme
J’ai longtemps été préoccupée par l’évolution du monde; par ces 3,8 milliards d’années pendant lesquelles la terre n’a jamais arrêté de tourner. Je me souviens, dans ma jeunesse, un vieil oncle m’avait donné une encyclopédie sur la vie des premiers habitants de notre planète Terre. Je m’intéressais à ces hommes, à la forme de leurs crânes évoluant à travers les âges, à l’ingénieuse façon qu’ils avaient de vivre et surtout de survivre.
L’être humain courageux traversa les guerres, les épidémies de toutes sortes et les affreuses famines capables de décimer en un rien de temps des milliers d’êtres humains. Mes études classiques m’ont vite instruite des tournants inappropriés de l’histoire : guerres de religion, offensives territoriales, décapitation des sorcières, appétits hors du commun des dictateurs affamés, et j’en passe. Au mitan de mon âge, j’ai pris conscience de la fonte des glaces, des ouragans dévastateurs, des batailles raciales, des nouveaux affrontements religieux et des migrations illégales et mortifères.
Puis, récemment, une certaine révolte de la nature attisa ma peur. Peur que les chaleurs intolérables, un soleil brûlant et les continuels feux de forêt transforment notre planète en une immense urne funéraire. Si je n’avais pas l’optimisme de mon côté, je tremblerais de peur. D’autant plus qu’à travers l’immense brouhaha d’inquiétudes que nous expérimentons déjà, voilà que nous arrive une nouvelle menace déguisée en sauveur de la nation.
Oui, oui! Pendant que tout gaiement j’écris de jolies missives à mes voisins, cette nouvelle et immatérielle découverte chamboule mon entendement. Et j’ai peur, peur que cette menace m’oblige à discutailler avec un pharmacien-robot au sujet des taches brunes qui envahissent mes mains et grimpent sur mes bras.
Bien sûr qu’ici et là, je gagne en bravoure et j’ose me tenir au courant des avancées de cette intelligence artificielle. Une chose est certaine, pour mes déplacements j’aurai toujours les deux mains sur le volant et mon pied droit à une fraction de seconde de la pédale de frein.
La terre tourne tellement vite que nous n’avons jamais le temps d’immobiliser nos yeux pour vraiment regarder ce qui se passe. Le capitalisme, le consumérisme et le « je m’en foutisme » manifestent ensemble pour une meilleure vie et l’homme, ce singe intelligent, réussit toujours à imprimer assez d’argent pour sauver les apparences et enrubanner les friandises du jour.
Mon optimisme a tout à voir avec l’immatérialité des choses. Il n’empêche pas la lucidité, le réchauffement de la planète ou une potentielle extinction de l’humanité. Je crois fermement qu’il y a dans la nature une force créatrice suffisamment puissante pour surpasser tous les obstacles et c’est à cette force que je me rallie pour espérer envers et contre tous.
Il existe une légende amérindienne dans laquelle un vieil indien cherokee dit à son petit-fils : « Mon petit, une bataille entre deux loups se passe à l’intérieur de chaque être humain. Un des deux loups représente le mal, la colère, l’envie, la jalousie, l’avidité, l’arrogance, le mensonge et la supériorité de l’ego. L’autre loup représente le bien, la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité et la compassion ». Le petit-fils ayant réfléchi un brin demande à son grand-père lequel des deux loups va gagner. Et le vieil homme de répondre simplement : « Le gagnant sera le loup que tu nourriras le mieux ».
C’est à cela que je crois. Ce qui compte c’est de nourrir les forces positives qu’il y a à l’intérieur de nous et d’affamer les forces négatives. Mon optimisme nourrit le bon loup, et j’entretiens dans mon cœur, du moins j’essaie, la joie, la paix, l’espoir et la bienveillance.
Toujours, toujours, j’aspire à être dans la barque de la pêche miraculeuse avec un filet rempli d’espoir. J’ai ce constant besoin de m’améliorer, de pratiquer la gentillesse, la bonté et l’amour du prochain. C’est ainsi que je nourris mon bon loup, le plus souvent possible.
Fouillant dans quelques livres savants, j’ai découvert que tous les êtres humains sont dotés du génome « optimisme ». Les généticiens à ce que j’apprends ont prouvé que c’était inscrit dans notre ADN. Il paraîtrait même que nous ne sommes pas tous égaux en matière d’optimisme, mais que nous pouvons tous nous améliorer.
Il semblerait aussi que l’optimisme est le dénominateur commun des personnalités charismatiques, des visionnaires, des créateurs, et des initiateurs de changement. Les optimistes sont des battants, des combattants qui voient le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. D’ailleurs, selon le célèbre motivateur et conférencier Michel Poulaert : « Si tous les inventeurs s’étaient arrêtés à leur premier échec, nous vivoterions encore à l’âge de pierre ».
Cora
❤
P.-S. ̶ Pour aller plus loin, peut-être pourriez-vous lire son récent livre : POUR RÉUSSIR, OSEZ ÉCHOUER.