Déjà vingt jours d’isolement dans la maison des Laurentides que j’habite depuis 30 ans. J’y demeure avec des milliers de livres, dont une centaine au minimum sont des livres de cuisine.
Il y a aussi des plantes vertes un peu partout, des divans installés stratégiquement devant les grandes fenêtres et, le roi de la maison, un immense poêle à gaz à deux fours (presque aussi vieux que moi) sur lequel j’expérimente depuis toujours mes idées susceptibles de devenir d’excellents plats de déjeuner. Chercheuse invétérée, vous vous doutez bien que mon principal intérêt dans la vie c’est d’offrir aux Canadiens les meilleurs déjeuners au monde. Et, même si aujourd’hui, une équipe de plusieurs spécialistes ont cette responsabilité dans l’entreprise, j’aime toujours mettre la main à la pâte.
Je suppose que vous aimeriez vous aussi surprendre votre maisonnée avec une bonne crêpe brassée maison et garnie avec le fruit de votre imagination. Et je vous aide s’il le faut.
- Dans un grand bol, mettez de la farine (environ 2 à 3 tasses selon le nombre de bouches à nourrir)
- Ajoutez environ 2 tasses de lait et mélangez avec un fouet jusqu’à obtenir une pâte lisse
- Ajoutez 2 ou 3 œufs et brassez
- Ajoutez un filet d’huile dans le mélange, une pincée de sel et tout votre amour du moment
Versez le mélange dans un grand pichet, couvrez et laissez au frigo le temps de mettre la table.
Je vous laisse faire vos expériences et surtout découvrir les mesures justes d’ingrédients selon le nombre de personnes à satisfaire.
Vous pourriez utiliser du sirop d’érable puisque c’est la saison, ou faire comme chez nous du délicieux sirop maison à la vanille.
Mais attention! Le sirop maison c’est comme la confiture aux papayes dont je vous parlais hier, ça demande de l’expertise au bout des doigts et une bonne gousse de vanille.
J’ai faim maintenant!
Cora
Ouffff! La plupart d'entre nous entreprenons notre troisième semaine de confinement. Je suis isolée, prudente et beaucoup à l’écoute de l’affreuse propagation du Coronavirus. Jamais je n’aurais cru qu’un tel drame puisse être vrai. Pourtant, le film se joue dans nos rues vides, dans nos écoles muettes, dans nos commerces fermés et même dans nos maisons transformées en bunkers de protection contre un ennemi pratiquement insaisissable.
Quoi faire alors pour ne pas désespérer? Pour s’occuper et pour continuer de croire que «Ça va bien aller»? Dessiner des arcs-en-ciel, faire de nouveaux biscuits pour les enfants, pratiquer une sauce plus goûteuse pour vos côtelettes, étudier comment faire des confitures ou réapprendre à faire son propre pain. Et peut-être pourrais-je vous raconter, ici et là, ce qu’une p’tite vieille occupée comme moi fait lorsqu’elle n’a plus rien d’important à faire?
Cet après-midi par exemple. Au retour de ma marche en pleine nature, j’ai fait cuire à feu doux une toute nouvelle confiture de papaye. Des papayes que j’ai bien lavées à grande eau avec une brosse de cuisine. Je les ai pelées et nettoyées de leurs pépins, puis je les ai coupées en petits dés. La chair des papayes recouverte des trois quarts de son poids en sucre a passé la nuit au frigo.
Tout heureuse d’expérimenter une nouvelle recette et surtout curieuse de voir le résultat, je me suis installée sur un tabouret devant le poêle pour surveiller la cuisson. Malgré le feu doux, j’ai dû écumer plusieurs fois les gros bouillons laiteux émergeant à la surface, puis brasser tranquillement avec une cuillère de bois et attendre que les petits morceaux de chair brûlante deviennent translucides, gonflent le torse et s’épaississent en parfaite harmonie avec le sirop, ni trop liquide ni trop collant.
Plus intelligents que mes yeux, ce sont mes doigts qui savent quand éteindre le feu. Juste à toucher quelques gouttes de sirop jetées dans une soucoupe, mes doigts savent que la confiture sera bonne.
À bientôt, Cora