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25 août 2024

Le syndrome de la page blanche

Depuis deux longues semaines, aucune idée géniale, aucune inspiration, aucun mot « déclencheur » n’est sorti de ma caboche asséchée. Je vous ai écrit une lettre chaque dimanche depuis le début de la pandémie; j’en aurai bientôt quelque 237 à mon actif. Peut-être est-ce un peu normal que je commence à manquer d’encre dans ma plume?

Jusqu’à maintenant, j’ai toujours attrapé mes idées en plein vol. Ce matin, je ne peux que confier mon blocage aux vaillantes corneilles qui dansent sur le toit de ma maison. J’ai sérieusement l’impression de ne plus être capable de pondre un seul mot, et affronter la page blanche me donne la chair de poule.

Après une courte recherche, j’apprends que « ce syndrome de la page blanche » s’appelle aussi « leucosélidophobie ». Quel affreux mot qui, selon le moteur de recherche, « désigne une crainte de ne pas pouvoir aborder ou continuer un récit dans lequel une baisse de confiance va se manifester et s’amplifier ». Ouache! Ça semble exactement mon cas.

Peut-être ai-je aussi usé mes méninges trop vite au début de juin lorsque j’ai entrepris l’écriture d’une longue histoire découpée en près de dix lettres sur un même sujet intitulé « LE RÊVE DU MARI, MON CAUCHEMAR ». Je partagerai ces lettres avec vous à compter du mois de septembre.

Je me dois de vous dire, chers lecteurs, que ces temps-ci, j’avale les bouchées doubles à titre non seulement de fondatrice, mais aussi de membre de l’exécutif de l’entreprise Cora. Il me faut me prononcer sur mille et une choses concernant de nouveaux plats et des surprises inusitées que nous vous préparons. Tout ce chantier de recherche d’idées nouvelles m’occupe l’esprit au plus haut point! Ceci étant dit, je vous jure que le syndrome de la page blanche n’aura pas ma peau! Je vais me reposer en croisière et je suis certaine que ma créativité reprendra le gouvernail.

En cherchant quelques trucs efficaces sur Google, je découvre une experte en écriture nommée Alphonsine. Elle explique que le phénomène est parfaitement normal. Surtout, elle donne des trucs pour arriver à surmonter le syndrome de la page blanche.

Selon dame Alphonsine, la page blanche ne représente pas seulement un manque d’inspiration. Elle peut aussi découler d’un blocage dû à la volonté tellement grande de l’auteur de créer un texte parfait. Je pense que c’est exactement mon cas. Je suis désolée, très chers lecteurs, d’expérimenter ce tout premier blocage depuis que je vous écris toutes les semaines et je voulais vous l’expliquer en termes parfaits.

La plupart des auteurs, toujours selon l’experte, traversent cette épreuve de la page blanche à un moment ou un autre. Ces écrivains prennent une pause, en profitent pour partir en voyage ou en vacances. Toutes ces idées m’inspirent! Un gros merci à dame Alphonsine de m’avoir renseignée sur le sujet.

Je vais donc me rasseoir, m’installer devant mon iPad, taper quelques lignes erratiques jusqu’à ce que je puisse pianoter une belle histoire. À l’avenir, je maîtriserai ce syndrome de la page blanche et je n’aurai plus peur. Au lieu d’écrire, je cuisinerai une belle tarte aux pommes, mon gâteau citron pavot préféré ou quelques sublimes feuilletés aux épinards, et je n’oublierai pas le précieux conseil d’Ernest Hemingway qui suggérait qu’en écrivant, il vaut mieux s’arrêter en plein milieu d’un passage dont on connaît déjà la suite.

Excellente idée qui m’invite à attendre « demain » avec impatience. Oui, oui! Ce demain magnifique dont nous ignorons la substance!

Cora
❤️

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