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19 janvier 2025

L'atelier d'écriture d'Éric-Emmanuel Schmitt

L’autre soir, je feuilletais le magazine LIRE de novembre et je suis tombée sur l’article consacré à l’atelier d’écriture du célèbre Éric-Emmanuel Schmitt. L’auteur décrivait trois sortes d’écrivains : celui dont le cerveau devance la plume, celui dont le cerveau chemine à la même allure que la plume et celui dont la plume précède le cerveau.

Quelle sorte de scribouilleuse pourrais-je bien être? Souvent, je m’endors avec une idée fabuleuse que je bichonne, que je pomponne, et que je garde avec insistance pour le lendemain. S’il pleut en ouvrant mes yeux, mon idée a de grandes chances de s’être noyée.

Comme je ne suis pas une écrivaine de métier, mes doigts volettent et virevoltent dans tous les sens; ils grappillent d’instinct quelques jolis mots, quelques belles phrases, ou raturent tout simplement un paragraphe. Quel est donc cet appétit d’écrire qui toujours me tourmente, tels un rêve éveillé, une immense faim, de fraternelles agapes à partager? J’ignore encore la suite de mon destin. En tout temps, une nébuleuse d’intentions, de chimères et de désirs macère dans mes entrailles. Dans ma caboche, dans mon cœur et dans chaque doigt qui caresse le clavier, je m’efforce d’être à la hauteur.

Confusément, ma plume avance à pas de tortue, mais elle ne recule jamais. Un sujet, un beau verbe et quelques adjectifs exclamatifs suffisent à créer une ébauche vivante. Aurais-je besoin d’un expert pour évaluer la cohérence de mon propos? Je dors, je rêve, j’écris et les pages entre elles s’amoncellent. L’embryon s’étire, grossit et s’apprête à me dire quelque chose. Point d’exclamation, point-virgule, et point à la ligne. Écrire consiste à accoucher d’une histoire.

Dans le vide interstellaire de ma caboche, j’accueille ce début d’existence telle une mère qui découvre la binette de son enfant au moment de la délivrance. Ma table de travail devient un lit de naissance, une longue page noircie que je relis et déplie, et pour laquelle je prie.

Chez d’autres grands auteurs, le cerveau chemine à la même allure que la plume. Composition et rédaction avancent main dans la main, se mesurant et se fortifiant mutuellement jour après jour. Ce n’est certes pas encore mon cas, mais j’espère. Chaque matin, mon désir d’apprendre à écrire gonfle comme une montgolfière.

Enfin, selon l’expert, il y a ceux dont l’écriture précède le cerveau. Ceux-ci essaient des mots, voient surgir des formules ou des phrases rugissantes, des consonnes et des voyelles qui se chicanent entre elles. Ma caboche se révèle-t-elle encore suffisamment prompte, souple et agile pour embellir mes propos? Toutes ces années à mariner dans de multiples univers pour gagner ma vie ont envahi mon cerveau! C’est sans doute pourquoi je ne peux même plus me souvenir des magnifiques poèmes qui enorgueillissaient mes écrits de jeune érudite. Aujourd’hui, j’essaie d’en rire, je tente d’écrire, je hurle, je fabule. Une à une, je calcule chacune de mes virgules.

D’où me vient cet entêtement à continuellement vouloir réinventer mon quotidien? Ne suis-je jamais satisfaite? J’ai souvenir d’une citation d’un auteur que j’adore, mais récemment décédé (Paul Auster, 1947-2024) : « Les bonnes choses n’arrivent que lorsqu’on renonce à les espérer; à l’inverse, trop espérer les empêche de se produire ».

Un autre éminent maître (Thomas Bernhard, 1931-1989) me conforte. Il m’explique qu’écrire, ce n’est pas compliqué. Il suffit d’incliner la tête sur le papier et de laisser tomber tout ce qu’il y a dedans.

« Oser l’écriture, c’est comme attraper un train en mouvement sans être certain de sa destination. Et pourtant, l’aventure en vaut la peine; je l’expérimente chaque jour. Que vous passiez dans un long tunnel, sur un pont suspendu entre deux volcans ou dans une prairie tapissée de coquelicots, vous réaliserez tout doucement que votre esprit ouvre des fenêtres, défonce des portes et apprend à extérioriser le meilleur de vous-même ». Il s’agit d’un extrait de mon plus récent livre intitulé L’ORDINAIRE ENDIMANCHÉ, publié en 2023 aux éditions LIBRE EXPRESSION.

Cora
❤️

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