Des commentaires inspirants
Suite à ma virée chez l’épicier du village (lettre publiée le 18 février dernier), beaucoup de lecteurs bien intentionnés ont voulu me consoler. Comme je lis tous vos commentaires, j’en ai presque pleuré.
Oui, oui! Ce soir-là, je broyais du noir. Comme je n’avais pas dîné, j’étais affamée, mais aucune nourriture ne m’attirait. Il ne faisait pas très froid dehors et j’ai pensé aller chez l’asiatique ou chez l’italien du coin, mais ma Mini Cooper m’a conduite chez cet épicier que je connais depuis toujours. J’aurais voulu jaser avec lui comme j’ai l’habitude de le faire, mais l’homme s’était absenté pour toute la soirée et je me suis retrouvée le bec à l’eau.
En revanche, j’ai trouvé vos commentaires tellement délicieux que j’ai décidé de vous en citer quelques-uns!
Dame Sylvie Choquette, une fidèle lectrice, me console en m’écrivant dans son commentaire que, comme moi ce soir-là, elle se sentait morose dans les allées de son épicerie locale. Elle a réalisé que c’était la nouvelle lune. Cet astre qui, selon elle, prend d’assaut les émotions. « Soyons fortes », me dit-elle! Un gros merci, chère Sylvie.
Madame Nadia Lesage me donne un précieux conseil : « Si vous voulez retrouver l’espoir et vous persuader qu’il n’est jamais trop tard, lisez mon livre intitulé J’AI ATTRAPÉ LE BONHEUR AU VOL (Éditions Maïa). Chère Nadia, j’aime tout ce qui vole dans le ciel : les abeilles, les papillons, les oiseaux, les avions et sûrement votre livre que je lirai avec avidité.
« Bonjour madame Cora, merci de nous amener à l’épicerie avec vous. Nous sommes plusieurs à être seules, sans compagnon pour l’instant. Il faut garder espoir, le compagnon arrivera au moment où nous serons prêtes à l’accueillir. Ce cafard dont vous parlez, il m’accompagne souvent ». Très chère Lilianne Blondeau, nous sommes toutes des femmes matures et magnifiques. Ne nous décourageons pas.
Michel Tanguay, un autre habitué des lettres du dimanche, m’interroge via son commentaire. « Est-ce que le mot DISPONIBLE serait en train d’apparaître sur votre front? » Quelle surprenante question, cher Michel! Moi qui crois encore que tous les mâles en âge d’aimer passent leur tour lorsqu’ils me rencontrent, peut-être devrais-je broder le mot magique sur mon manteau?
Dame Sylvie Chamberland m’écrit : « Mme Cora, vous accompagner dans les allées d’épicerie était délicieux et touchant à la fois. J’ai ressenti plein d’amour à travers votre vague à l’âme. Je dois vous avouer que, parfois, j’imagine que vous êtes ma grand-mère. » Quel bonheur ce serait de faire nos emplettes ensemble, chère Sylvie! Nous pourrions même cuisiner ensemble si nous étions voisines.
Dame Maria Domenica Sabelli est une autre lectrice bien loyale et, ce matin, elle me dit que me lire est un vrai délice. « Quel plaisir! », note-t-elle. « Vos descriptions à l’épicerie me donnent l’eau à la bouche ».
Merci à dame Johanne Simard Pomerleau qui me suggère de laisser tomber une canne de soupe comme jadis on « échappait » un mouchoir pour attirer l’attention. Quelle bonne idée, chère Johanne! Je pourrais peut-être vouloir une boîte de céréales placée sur la plus haute tablette et devoir être aidée par un beau brummel aidant?
« Dame Cora, ne désespérez pas. L’homme est là, tout près, regardez bien autour. Il est peut-être garagiste ou médecin? » Chère Rachel Lavoie, je préférerais le garagiste qui pourrait me faire des petits plats et aussi laver ma bagnole à l’occasion.
« Ouf, ce matin, madame Cora, votre mélancolie m’a atteint en plein cœur. Pas tant pour le manque d’un homme; ça pour moi, c’est affaire classée. Mais le fait de manger toute seule; faire des courses pour des aliments que je ne partagerai avec personne. C’est, je crois, le plus grand regret de ma vie en solo. » Très chère Diane Gagné, je vous comprends tellement. Dans un monde idéal, nous serions de grandes amies, nous échangerions des recettes et, à l’occasion, nous casserions la croûte ensemble.
« Chère Cora, il est si paisible de ne plus rêver aux hommes. On ne meurt pas pour autant. Au contraire, on renaît à la vie et aux autres ». Dame Michèle Paré, vous avez peut-être raison, mais j’espère quand même! J’en ai connu juste un et ce n’était pas un bon modèle. De grâce, laissez-moi espérer. Laissez-moi rêver d’une belle tête blanche sur mon oreiller.
« Vous décrivez si bien les sentiments que je partage avec vous d’ailleurs. Où est-il l’homme qui irait si bien avec moi? Faudra-t-il se faire à l’idée d’épouser le célibat jusqu’à la fin? Ne perdons pas espoir! » Je suis d’accord avec vous, chère Suzanne Duchaîne. Nous ne baisserons pas les bras.
« Il y a beaucoup d’émotion dans ce texte et, comme toujours, je suis très touchée par vos mots. Je comprends votre tristesse. Il y a des jours où même le soleil n’arrive pas à nous réchauffer le cœur. Mais l’amour prend toutes sortes de formes et parfois il se cache dans l’imprévu. Je vous le souhaite de tout cœur ». Merci, chère Danielle Locas.
« Madame Cora, j’ai une idée. Peut-être qu’il faudrait vous créer un amoureux imaginaire; votre homme idéal et en lui écrivant de belles lettres d’amour, vous allez l’attirer. Ce serait comme une forme de visualisation ». Je vais y penser, chère Lucie Beauregard! J’aime écrire et mon cœur serait capable de le décrire. Mais aurai-je le culot de publier cette description? Tout probablement. Qu’ai-je à perdre?
« Bon dimanche, tante Cora. Il faudrait bien que vous veniez visiter le Prêt-à-manger du IGA où je travaille, à Notre-Dame-des-Prairies. Votre Roméo s’y cache peut-être ». Merci, Ann Mary. J’y passerai certainement.
« C’est tellement réconfortant de vous lire, même dans les dédales de vos pensées moroses » m’écrit
Pauline L’Italien.
« Ces beaux ténébreux, grisonnants, ils nous attendent au détour du chemin », m’assure Katerine Ka.
« Que dire? Faut-il en rire ou en pleurer? Paix à votre âme et chaleur dans votre cœur. Gros bizous », me souhaite Murielle Tremblay. Il faut en rire, chère Murielle! Je me livre à vous pour vous faire réfléchir et pour vous divertir! Mon cœur est peut-être seul, mais il n’est pas triste!
« L’amour arrive avec sa valise de larmes », médite Lorraine Bowles (91 ans).
Merci tellement de m’accompagner fidèlement dans cette aventure ludique. Je badine, je rigole et je doute à l’occasion. J’espère que vous aurez trouvé ces quelques commentaires aussi inspirants que moi.
Cora
❤