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5 janvier 2025

Caramel, caramel, tu m'ensorcelles!

Caramel, caramel, tu m’ensorcelles! Je ne suis certes pas de type sucré, mais malheur à moi, j’adore le caramel. La vérité, c’est que j’ai longtemps considéré le caramel comme un rare élixir, un délice hors du commun, un peu comme le chocolat de Geneviève Grandbois au Québec ou le célèbre baba au rhum. Une spécialité tellement extraordinaire que je n’aurais jamais osé tenter d’en concocter moi-même.

En 2020, confinement oblige, j’ai redécouvert les vertus du bricolage et de la créativité. J’ai constaté que le fait de me concentrer sur une matière pour l’aider à naître ou pour l’améliorer me donnait une grande satisfaction et que le travail manuel apaisait mon mental et réjouissait mon cœur. Lorsqu’on se sert de ses mains, il n’y a pas que le plaisir de fabriquer quelque chose; il y a aussi la joie de contempler la chose créée. Qu’il s’agisse d’une bonne tarte aux framboises, d’un joli masque en tissu, d’une platée de sucre à la crème, d’un dessin magnifique ou d’une couronne de fleurs pour nos cheveux, le bonheur est le même. Comme si bricoler ou confectionner nous emplissait d’hormones de bien-être!

Je vous assure, toutes ces heures de joyeuse concentration créative m’ont tellement enthousiasmée! Pour me changer les idées pendant cette période d’isolement, j’ai transplanté des tiges de céleri pour en faire pousser des frais, dessiné des hiboux, embelli la maison, enfilé des perles sur du fil pour en faire de jolis bijoux, écrit des lettres et, surtout, j’ai essayé de nouvelles recettes. En feuilletant un vieux magazine de cuisine qui parlait de caramel, j’ai gonflé le torse et me suis convaincue que j’allais être capable de faire du caramel! J’ai alors cherché une recette dans plusieurs livres de cuisine pour découvrir qu’il y en existait beaucoup et qu’aucune d’entre elles n’était exactement pareille.

Certaines disaient d’ajouter du sirop de maïs au sucre blanc avec quelques gouttes de jus de citron, d’autres d’utiliser de la cassonade au lieu du sucre blanc, et d’autres encore d’ajouter au sucre de l’eau et de la crème, puis du beurre à la fin. Un peu étourdie, j’ai appelé Éric, mon fidèle ami cuisinier, qui m’a conseillé un soupçon de fécule de patate pour épaissir le tout. Finalement, peut-être que le caramel, c’est comme le pâté chinois, la tourtière de Noël ou la soupe aux légumes : chaque personne s’est forgé sa propre recette et c’est la meilleure au monde!

Le caramel, cette douceur plutôt addictive, nous attire et nous réconforte. Ce n’est qu’en chauffant le sucre et à l’instant où il commence à brûler que la couleur, la texture et la saveur deviennent extraordinaires. C’est fou comme ce caramel s’est avéré significatif pour moi. Peut-être est-ce le fait d’avoir osé, d’avoir cru en ma capacité de le réussir.  Je crois qu’il s’agit de l’ingrédient magique dans toute création : avoir l’assurance que nous sommes capables de créer notre propre vie, chacun, chacune à notre façon, avec nos ingrédients personnels. J’en conclus que le caramel est sans doute comme la vie : une aventure dangereuse, addictive et pourtant tellement attirante. Comme la vie elle-même, le meilleur caramel serait donc celui pour lequel chaque individu choisit les ingrédients et entretient la chaleur avec amour pour ensuite le savourer affectueusement à la maison.

Moi qui adore le caramel depuis que j’y ai goûté, tard dans mon enfance, en croquant dans une pomme trempée dans le caramel, je n’avais jamais tenté d’en cuisiner. Il n’y a encore que mon enthousiasme personnel pour vanter un délicieux caramel! J’étais fière d’avoir osé m’attaquer à un intouchable, d’avoir dépassé ma peur de ne pas le réussir.

Il s’agit du meilleur caramel selon mes papilles, à cause de ce qu’il signifie dans ma propre casserole. Je vous lègue donc ma version du meilleur caramel au monde!

Verser environ 2 tasses de sucre blanc dans une casserole moyenne. À feu doux, brasser doucement avec un fouet jusqu’à ce que le sucre devienne liquide et bouillant et qu’il commence tranquillement à brunir. Lorsque la couleur vous convient, ajouter une tasse de crème 35 %, que vous aurez légèrement chauffée préalablement, et une cuillère à thé comble de fécule de maïs mélangée à un peu de crème 35 %. Brasser jusqu’à épaississement moyen, puis retirer du feu. Laissez refroidir (peut-être en déposant votre casserole dans un banc de neige bien frais ou, au pire, au réfrigérateur) puis félicitez-vous d’avoir osé avant de le savourer!

Cora
❤️

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