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18 septembre 2020

Caramel, caramel, tout le monde t’aime!

Et tout le monde veut savoir de quel bois tu te chauffes.

Alors, pour mesdames Johanne Sansfaçon, Chantal Payant, Lynda Rhainds, Irène Mainville, Marcia Brideau et Lise Bouchard, et pour Anne Grenon qui se demande si elle va remplacer la confiture aux fraises de ses rôties matinales par du caramel, parlons de ce fameux « meilleur caramel au monde ».

Chère Anne, ne jetez pas tout de suite votre pot de confitures aux fraises, car il n’y a encore que mon propre enthousiasme pour vanter ce caramel que je n’avais jamais fait auparavant, ni aucun autre d’ailleurs. Malgré cela, j’adore le caramel! Celui que nous utilisons en restaurant et n’importe quel autre de fabrication artisanale que j’achète dans les épiceries spécialisées ou, à l’occasion, dans les marchés publics.

La vérité c’est que j’ai toujours considéré le caramel comme un rare élixir, comme un délice hors du commun, un peu comme le chocolat de Geneviève Granbois au Québec, ou comme le célèbre baba au rhum d’une lointaine Pologne, une spécialité tellement extraordinaire que je n’aurais jamais même essayé d’en faire moi-même.

Et voilà que, confinement oblige, je découvre les vertus du bricolage et de la créativité. Voilà que j’ose transplanter des tiges, dessiner des hiboux, embellir la maison, enfiler des perles en jolis bijoux, écrire des lettres et surtout essayer de nouvelles recettes, dont celle du supposément meilleur caramel au monde.

J’ai découvert que le fait de me concentrer sur une matière pour l’aider à naître ou pour l’améliorer me donnait une grande satisfaction. Que le travail manuel apaisait mon mental et réjouissait mon cœur.

Lorsqu’on se sert de nos mains, il n’y a pas seulement le plaisir de faire quelque chose. Il y a aussi la joie de contempler la chose créée. Que ce soit une bonne tarte aux framboises, un joli masque en tissu, une platée de sucre à la crème, un dessin magnifique ou une couronne de fleurs pour nos cheveux. Le bonheur est le même. Comme si bricoler, faire soi-même nous emplissait d’hormones de bien-être.

Je vous assure, toutes ces heures de joyeuse concentration créative m’ont tellement enthousiasmée qu’en feuilletant une vieille revue de cuisine qui parlait de caramel, j’ai gonflé le torse et me suis convaincue que j’allais être capable de faire du caramel. J’ai alors cherché une recette dans plusieurs livres de cuisine pour découvrir qu’il y en avait beaucoup et qu’aucune d’entre elles n’était exactement pareille.

Certaines disaient d’ajouter du sirop de maïs au sucre blanc avec quelques gouttes de jus de citron; d’autres d’utiliser de la cassonade au lieu du sucre blanc; et d’autres encore, d’ajouter au sucre de l’eau et de la crème avec du beurre à la fin.

Un peu étourdie, j’appelle un ami cuisinier professionnel qui lui me parle d’un soupçon de fécule de patates pour épaissir le tout.

Et je me dis alors que le caramel c’est peut-être comme le pâté chinois, comme la tourtière de Noël ou comme la soupe aux légumes; chacun, chacune s’est forgé sa propre recette. Et c’est la meilleure au monde!

Anne, ma sœur Anne, le caramel est une douceur plutôt addictive qui nous attire et nous réconforte. Ce n’est qu’en chauffant le sucre jusqu’à ce qu’il commence à brûler que la couleur, la texture et la saveur deviennent extraordinaires.

Et j’en conclus que le caramel est peut-être comme la vie elle-même, une aventure dangereuse, addictive et pourtant tellement attirante. Comme la vie elle-même, le meilleur caramel serait donc celui pour lequel chacun, chacune choisit les ingrédients et entretient la chaleur avec amour pour ensuite le savourer affectueusement dans sa propre maison.

Excusez-moi donc de m’être tellement vantée en parlant de ce fameux caramel. J’étais enthousiaste d’avoir osé m’attaquer à un intouchable, d’avoir osé dépasser ma peur de ne pas le réussir. Ce caramel est le meilleur au monde juste pour moi, à cause de ce qu’il signifie dans ma propre casserole.

À vous de choisir le vôtre!

Et si vous insistez :

Verser environ deux tasses de sucre blanc dans une casserole moyenne à feu doux. Brasser doucement avec un fouet jusqu’à ce que le sucre soit liquide, bouillant et qu’il commence tranquillement à brunir.

Lorsque la couleur vous convient, ajouter une tasse de crème 35 % que vous aurez légèrement chauffée et une cuillérée à thé comble de fécule de maïs mélangée à un peu de crème.

Brasser jusqu’à épaississement moyen et retirer du feu.

Refroidir doucement et félicitez-vous d’avoir osé.

           ❤️

        Cora

Psst : C’est fou comme ce caramel s’est avéré significatif pour moi. Peut-être est-ce le fait d’avoir osé, d’avoir cru en ma capacité de bien le réussir. Peut-être est-ce cela l’ingrédient magique dans toute création. Avoir l’assurance que nous sommes capables de créer notre propre vie, chacun, chacune à notre façon, avec nos propres ingrédients.

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