Comme vous le savez déjà, nous avons ouvert notre premier restaurant Cora en mai 1987 et ce fut un succès immédiat. Je me souviens particulièrement des week-ends, de la congestion infernale des automobiles essayant de se trouver une place dans le trop petit stationnement d’alors. Époustouflées par ce qu’elles avaient entendu dire ou hypnotisées par certaines descriptions de plats, les familles aussitôt sorties de l’auto couraient se faufiler dans le cordon de clients encerclant le vieil édifice où nous occupions le rez-de-chaussée. Du fond de ma cuisine, mes yeux devaient traverser le charivari des 29 places assises pour atteindre la fenêtre en baie du devant d’où me venait la clameur d’une foule avide d’entrer.
Pour rire, quelques fois, je chuchotais aux enfants que nous étions peut-être comme des attractions de fête foraine dont on exhibait les quatre bras, les six doigts par main ou la chevelure jusqu’aux pieds. Le plus jeune se fâchait chaque fois contre ma stupide imagination et, bien entendu, contre le fait qu’ils étaient les seuls ados obligés par leur mère de travailler toutes les fins de semaine de leur vie. Bien sûr, la foule ne se déplaçait pas pour nous, mais bien pour ce que nous mettions dans nos assiettes. Ils voulaient tous vérifier si ce qu’on leur avait raconté s'avérait vraiment aussi extraordinaire que cela.
Avec le temps, et toujours confrontés à l’incessant besoin de nouveauté pour éblouir notre clientèle, nous avons formé un petit groupe de « fous de la bouffe » qui se réunissait ponctuellement pour brasser des idées, proposer n’importe quoi sans aucune gêne, et aussi, ce que j’aimais le plus, raviver des souvenirs d’enfance qui, malgré le temps, titillaient encore et toujours la langue. C’est ainsi qu’un matin, la belle grande Annie, athlétique et vigoureuse, déterra pour nous l’histoire du fameux « grilled-cheese » que sa mère lui servait, toute petite, avec un bol de crème aux tomates Campbell. Il s'agissait de son repas préféré, nous avoua-t-elle, avec un trémolo dans la voix.
J’ai voulu en savoir plus, mais Annie s’était refermée. On s’est donc concentré sur la possibilité d’un « grilled-cheese » capable d’arrêter la pluie de tomber. Pendant quelques semaines, nous avons testé mille et une façons d’anoblir le sandwich grillé pour le transformer en un délicieux repas rempli de bonnes choses. Un plat à déguster en toute simplicité, accompagné de fruits frais joliment coupés ou de pommes de terre rôties sur la plaque. Un plat qui, reproduit à la maison, pourrait quadrupler l’émerveillement des vôtres autour de la table. Pour moi, fillette nourrie cinq jours sur sept de morue bouillie, grillée dans la poêle, en croquettes, salée ou nappée de sauce blanche, le « grilled-cheese » d’Annie m’avait tiré les larmes du cœur. Lorsque l’équipe me présenta leurs meilleurs essais, ma préférence s’est légèrement tournée vers celui qu’on nommerait le « CROQUE-THON ».
Imaginez un sandwich, grésillant gaiement sur une plaque chauffante ou dans une poêle. Voyez son ventre tout bien rempli d’une généreuse portion de thon en conserve habilement mélangé avec des échalotes émincées et juste un peu de mayonnaise. Ajoutez-y deux belles tranches de fromage jaune, chacune collée au pain et empêchant le poisson de glisser hors de sa cachette. Imaginez la première bouchée libérant une explosion de saveurs et la chair de thon entremêlée de fromage chaud et goûteux dégoulinant sur vos doigts. Ressentez l’excitation de vos papilles, le bruissement de votre mémoire se rappelant l’irrésistible attrait du fruit défendu.
Bien sûr, à la maison, vous pouvez choisir le pain de votre choix et l’ADN de votre fromage. Vos marmots raffoleront du simple sandwich au fromage grillé, surtout avec une bonne crème de légumes ou même une soupe poulet et riz du marché. Mais, assurément, avec un brin de créativité, une source de chaleur et quelques pincées d’amour, vous arriverez à transformer ces deux aliments de base que sont le pain et le fromage en un véritable chef-d’œuvre culinaire.
Vous aussi, vous pouvez métamorphoser l’ordinaire « grilled-cheese » en un repas éblouissant pour vos proches. En plus, le potentiel de garnitures est infini! « Tantôt familier et réconfortant, tantôt délicat et raffiné, le “grilled-cheese” est un sandwich aux multiples facettes qui se révèle toujours irrésistible, quelle que soit son incarnation. »
Cora
❤️
Psst : Moi, j’ajoute un peu de céleri finement haché à la garniture parce que ça donne du « crunch crunch » à la texture et aussi parce que je raffole du céleri. J’en mets partout!
Trente-sept années déjà et, pourtant, je me souviens comme si c’était hier de l’effervescence que suscita ma promesse déraisonnable d’installer pour Noël quatre grands sapins verts de six pieds chacun dans notre premier tout petit resto, afin de l’endimancher pour l’occasion.
J’en avais eu l’idée en découpant la pâte brune des petits sapins à la mélasse que j’allais servir comme dessert en décembre 1987. Ça faisait déjà plus de six mois que le resto était ouvert et à mesure que la clientèle affluait, notre audace grossissait.
— « Boss, t’es encore tombée sur la tête en clouant tes pancartes? s’exclama Platon, notre nouveau plongeur antillais. Fais-nous plutôt une bûche en gâteau comme on en voit partout dans les vitrines des magasins! »
Je lui promis un gâteau aux carottes juste pour lui, à emporter à la maison à la condition qu’il m’aide à installer ma gigantesque surprise un après-midi après la fermeture.
— « Marché conclu, madame Boss! »
Un soir, à quatre pattes sur le plancher du salon de la maison, j’ai étendu quatre verges de tissu matelassé vert flamboyant dans lequel j’ai découpé quatre immenses sapins que nous allions installer, le moment venu, dans les fenêtres latérales du petit resto. Sur les grands sapins, chaque soir de la semaine, j’ai cousu à la main des cercles de feutre multicolores, des guirlandes de rubans disparates, des flocons de ouate blanche, des petites étoiles façonnées dans du satin bleu, de gros boutons argentés, de véritables petites cannes en bonbon et les huit petits oiseaux de coton à plumes roses qu’une vieille cliente m’avait apportés un jour, « au cas où ça pourrait servir ».
Les sapins ont été « plantés » et installés quelques jours avant Noël, à la hauteur du cadre de chaque fenêtre, juste à la portée des petites mains d’enfants ébahis qui auraient le droit d’y toucher le lendemain de Noël pour détacher les petites cannes bariolées de rouge et de blanc. Sur le faîte de chaque arbre, une grosse étoile en brocart jaune était confortablement assise, comme si elle se reposait après y avoir elle-même grimpé. C’est notre brave Platon qui était monté sur une chaise, elle-même posée sur une table, pour s’assurer de bien accrocher une étoile au sommet de chaque sapin.
— « Platon, s’il te plaît, aide-moi. Je voudrais aussi préparer un repas de Noël gratuit pour nos clients les plus fidèles. Pour Mirella, Jean-Claude, Carole, Marcel, pour nos amis les chauffeurs de taxi, pour nos vaillants pompiers et pour tous ceux qui n’ont peut-être pas de famille. Qu’en penses-tu? »
— « T’es certaine, madame Boss? Ça va te coûter les yeux de la tête pour nourrir tous ces affamés qui vont en profiter pour se bourrer la fraise.
— « Platon! Je voudrais leur concocter un vrai bon souper, comme un réveillon de Noël avec une dinde et des tourtières, et peut-être quelques spécialités grecques que je réussis assez bien. »
— « Boss, qui vous a appris la cuisine grecque? »
— « Nous en parlerons plus tard, Platon. Prends une feuille et écris… »
— « Madame Boss! T’as jamais pris une journée de congé depuis que le restaurant est ouvert et maintenant tu te lances dans les soupers? »
— « Platon! Arrête de parler et écoute-moi. Je veux les inviter pour un gros souper le dimanche 27 décembre. »
— « Ok, Boss. Si t’insistes. Nous avons 12 jours pour tout préparer. »
— « Platon, laisse-moi vérifier la liste d’épicerie. Ajoute du porc et du veau haché pour faire cinq ou six grosses tourtières et un bon ragoût de boulettes. »
Et patati et patata, mes jeunes ados, mon fidèle Platon et moi avons travaillé avec amour pour surprendre et réjouir 28 personnes invitées à la dernière minute à un véritable festin de Noël. Oui, oui! Toute la nourriture de circonstance fut étalée sur deux belles nappes rouges recouvrant le long comptoir. Un vrai festin très chaud, odorant et appétissant! Cinq grosses tourtières coupées en morceaux, une casserole brûlante de ragoût de boulettes, une dinde sortant du four que Platon s’empressa de dépecer, nos délicieuses fèves au lard truffées de petits carrés de jambon, une platée de ma recette secrète de cretons, des pattes de cochon à manger avec ses doigts, un immense bol de purée de carottes-navets, mon sublime gratin de patates douces et tout l’assortiment de condiments du temps des Fêtes. Pour chacun, Caroline, la serveuse du matin, avait emballé avec du papier ciré quatre gros morceaux de sucre à la crème pour le lendemain.
Marcel avait allumé la radio. Mirella et Jean-Claude ont osé quelques pas de danse sur la musique de Noël. Mon plus vieux s’était empressé de tasser les tables vers les sapins décorés pour improviser une piste de danse. Tout le monde bougeait, chantait, tournaillait, virevoltait comme de réels ados en vacances avec leurs bedons bien remplis et leurs petits cœurs assouvis. J’étais soudainement la plus heureuse des femmes.
C’est ainsi que le lendemain, au poste dans ma petite cuisine, j’ai décidé qu’on offrirait gratuitement un morceau de sucre à la crème à chaque client qui viendrait déjeuner. Oui, oui! Encore aujourd’hui, dans la plupart de nos restos, une assiette de sucre à la crème est placée près de la caisse. N’hésitez pas à en prendre un morceau!
La morale de cette histoire véridique, c’est certainement QU’IL FAUT D’ABORD DONNER AVANT DE RECEVOIR.
Joyeuses Fêtes à vous tous, chers lecteurs. Comme cadeau, je vous offre ci-dessous la recette de mon fameux sucre à la crème!
Cora
❤️
Sucre à la crème
Ingrédients
3 tasses (750 ml) de cassonade pâle
2/3 tasse (150 ml) de beurre fondu
2/3 tasse (150 ml) de crème 15 % ou 35 %
2 tasses (500 ml) de sucre à glacer
Une pincée d’amour
Préparation
Beurrer un plat de 6 pouces x 10 pouces.
Dans une casserole, mélanger la cassonade, la crème et le beurre. Porter à ébullition.
À partir du premier signe d’ébullition, poursuivre la cuisson encore 5 minutes.
Retirer du feu. Ajouter le sucre à glacer en fouettant énergiquement à l’aide d’un fouet ou d’un batteur électrique.
Lorsque le mélange est onctueux, étendre dans le plat.
Laisser refroidir et couper en carrés.
Déguster avec un bon verre de lait froid!
Je vous ai déjà raconté l’histoire d’une délicieuse recette de carrés aux dattes qu’une gentille cliente m’avait jadis donnée. Vous en souvenez-vous? Son mari, un Irlandais, mangeait de gros « wieners » (des saucisses viennoises) pour déjeuner. Oui, oui! Presque chaque matin, l’homme arrivait un peu avant 8 h, s’assoyait sur l’un des tabourets du comptoir et commandait trois œufs miroir, une montagne de patates avec trois grosses saucisses qu’il avalait en criant ciseau. J’avais certes quelques difficultés à comprendre pourquoi il refusait de goûter à nos bonnes grosses omelettes ou à nos grandes crêpes bien garnies. Mais, fidèle au rendez-vous, il mangeait chaque matin sa même platée réconfortante.
Ce client, anglophone, s’appelait Maurice et j’ai finalement baptisé son assiette le « Eggs Maurice ». Ce plat inscrit sur notre menu à l’époque fut très longtemps le meilleur vendeur auprès de ceux qui avaient une bonne fourchette. Pour me remercier d’autant de reconnaissance envers son époux, la gentille femme à Maurice m’a apporté une belle assiettée de délicieux carrés aux dattes avec sa propre recette écrite sur une page blanche lignée bien pliée. Lorsqu’on a vraiment le goût de mordre dans quelque chose de réconfortant, à la fois croquant et moelleux, nourrissant et délicieux, les carrés aux dattes, selon moi, sont totalement appropriés.
Voici donc la recette de la femme à Maurice avec mon grain de sel de cuisinière de casse-croûte sans diplôme et quelque trente-sept années de pratique.
Pour une recette simple donnant 9 gros morceaux, utilisez une tôle de 8 pouces carrés allant au four. Je double toujours cette recette et j’emballe chaque morceau séparément avant de les congeler. Comme ça, j’en ai toujours à portée de main pour une petite fringale en soirée. Oui, oui! Je n’ai pas le bec sucré, mais à l’occasion, avec un thé noir et un bon film à la télé, je me retrouve au paradis. J’aime les dattes et j’en mange souvent parce qu’elles sont riches en vitamines C, E, B2 et B3, et parce qu’elles s’avèrent excellentes pour mes muscles et mes vieux os. Le saviez-vous? De plus, elles contiennent du zinc et du fer; aident à réduire la pression artérielle et les douleurs liées aux articulations; et constituent une excellente source d’antioxydants qui permettent de lutter contre le vieillissement. Que le ciel m’entende!
La recette maintenant! Préchauffer le four à 350 °F (180 °C). Vous aurez besoin de 2 ½ tasses de dattes dénoyautées et hachées que vous placerez dans une casserole avec 1 tasse d’eau, 1 tasse de cassonade et 1 cuillère à thé de vanille. Mon secret? Je remplace l’eau par du jus d’orange et j’ajoute une petite boîte en conserve (398 ml) d’ananas broyés avec le jus pour remplacer la cassonade.
Cuire tout doucement les dattes en brassant jusqu’à l’obtention d’une purée. Laisser ensuite bien refroidir. En été, pour que la purée de dattes refroidisse plus vite, je dépose la casserole dans un grand bol rempli de glaçons ou, en hiver, sur un banc de neige tout simplement. Le banc de neige fonctionne à merveille pour refroidir le sucre à la crème ou le caramel pendant qu’on le fouette, ou le gros chaudron de soupe lorsqu’on est pressés d’en servir un bol tiède à de jeunes enfants affamés!
Pour le croustillant, mélanger dans un bol 1 ¾ tasse de flocons d’avoine à cuisson rapide, 1 tasse de farine blanche ordinaire, ¾ tasse de cassonade, un soupçon de poudre à pâte et ¾ tasse de beurre ramolli. Étendre la moitié du mélange croustillant dans le fond d’une tôle bien beurrée et presser avec une fourchette ou avec vos doigts assez fermement. Ensuite, étaler également le mélange de dattes, le recouvrir avec le reste du mélange croustillant en pressant très légèrement et en prenant soin de bien couvrir les dattes.
Depuis quelques années, je diminue un petit peu la quantité de gruau dans le croustillant et je le remplace par des amandes effilées. J’ai découvert cette bonne idée dans une revue spécialisée dont ma mémoire oublie le nom. J’ai toujours l’impression que ça augmente le croquant du carré aux dattes et un tantinet le goût de chaque bouchée. L’important, c’est de bien répartir le mélange croustillant et à bien le diviser en deux portions pour ne pas en mettre trop en dessous, car vous pourriez en manquer pour le dessus.
Les carrés aux dattes c’est peut-être comme la vie! Tout est question d’équilibre. « Savoir aimer se révèle aussi important que bien travailler ». Mes oreilles grincent lorsque j’entends ça! Je ne suis vraiment pas la championne de l’équilibre, mais on peut s’améliorer et il n’est jamais trop tard pour se surprendre soi-même.
Faire cuire au four environ 50 minutes ou jusqu’à ce que le croustillant soit bien doré. Laissez refroidir au moins 4 heures ou toute une nuit avant de démouler et de couper en jolis morceaux. Je coupe directement les morceaux dans la tôle complètement refroidie et je soulève chaque morceau délicatement avec ma spatule à œufs. Puis j’emballe chaque carré de bonheur individuellement et hop, au congélateur! Bien sûr, j’en garde une dizaine de morceaux. Deux, trois pour moi la gourmande, deux pour ma voisine, deux pour ma petite-fille et deux pour le quêteux, comme disait mon grand-père en Gaspésie.
J’ai remercié plusieurs fois la femme à Maurice de m’avoir fait découvrir les carrés aux dattes. Ma mère n’en faisait jamais, probablement en raison de la rareté des dattes en Gaspésie en 1950. Dans mon premier petit restaurant, aussitôt que la femme à Maurice m’a donné sa recette, j’ai commencé à en cuisiner en suivant mot à mot ses instructions. Les clients adoraient en recevoir un bon morceau comme dessert le midi. Puis, ce sont les chauffeurs de taxis qui, les premiers, ont commencé à vouloir en prendre à emporter. Naturellement, j’ai dû doubler puis quadrupler ma recette pour en avoir assez pour tout le monde!
Tout dernièrement, en feuilletant un vieux menu affichant les « Eggs Maurice », je me suis surtout souvenu des fameux carrés aux dattes de la femme de Maurice l’Irlandais. J’ai dû fouiller dans ma mémoire, dans mes archives et dans mes vieux cahiers de recettes écrites à la main pour trouver cette fameuse recette de carrés aux dattes. Je me suis dit que vous aimeriez sûrement obtenir cette recette pour gâter votre monde durant le temps des Fêtes. Vous devriez la doubler, vous aussi! Je vous l’offre avec tout mon amour.
Cora
❤️
NOIRCIR DES PAGES, ALLÉGER MON CŒUR
J’ai souvent l’impression que, pour créer, il faut plus qu’un don du ciel. Après quelque deux cent cinquante lettres dûment publiées, ai-je encore cette disposition intérieure qui me rend capable de combattre la routine? Être créative, c’est un état d’esprit que je cultive au quotidien. D’autres créent en dessinant, en cousant ou en composant de magnifiques musiques. Quelques fois ma flamme intérieure vacille, s’affaisse ou s’élance vers les cimes.
Écrire devient pour moi le terreau d’une réelle transformation. Pour créer, il me faut prendre des risques, m’ouvrir à l’inconnu, faire preuve d’empathie et avancer tout doucement comme une petite souris sortant d’une armoire. Oui, oui! Je progresse à tâtons en craignant toujours de ne pas réussir à aligner des colosses de mots ridicules et en insistant pour bien le faire.
Lorsque j’étais femme d’affaires, mon passe-temps préféré consistait à enfiler de jolies billes pour m’en faire des bracelets ou des colliers que je portais avec fierté. J’adore créer. Aujourd’hui, j’assemble de superbes paragraphes pour enjoliver mes textes. Je choisis de beaux mots; des agates mordorées colorant l’intention de chacune de mes phrases.
Toutes mes lignes aspirent à me délester de la peur. Je m’entraîne à me donner l’autorisation de me tromper, de me surprendre et d’être la seule, s’il le faut, à défendre mon point de vue. Tellement de lettres sont sorties de mon encre, tellement d’hésitations, tellement de peurs et peut-être de contradictions. Comme si, chaque semaine, je sarclais un nouveau jardin; une petite récolte pour le cœur de mes lecteurs. J’aime tellement créer, ajouter ma touche personnelle et mon grain de sel, comme un coup de pinceau, comme du nouveau à l’existant.
Je vous ai déjà parlé de Julia Cameron, la célèbre coach en créativité qui nous conseille d’écrire à la main chaque matin, sur des feuilles blanches, tout ce qui nous passe par la tête pendant vingt minutes, et ce, sans chercher à bien écrire ni même à penser. Se retrouvent ainsi expulsées les ruminations, les craintes, les petites et grandes frustrations. Bref, tout ce qui empêche l’imagination et la créativité de s’extérioriser. En m’abandonnant à cet exercice chaque matin, j’ai vite compris que je libérais aussi ce qui, en moi, ne trouvait pas d’autres exutoires. Au milieu ou à la fin de l’écriture automatique, émergent des idées, des envies, des projets. Pour ne pas brider cet élan, l’autrice Cameron nous conseille de ne relire nos textes qu’une seule fois par mois.
Les spécialistes de la créativité sont unanimes : il est essentiel de mettre régulièrement notre esprit en jachère, de le couper de ses lourds raisonnements et de ses activités habituelles. N’est-ce pas ce que j’ai fait malgré moi pendant ma croisière en Alaska? Chaque matin, après deux ou trois cafés, je cherchais un sujet d’écriture sans obtenir le moindre résultat. Inconsciemment, je suppose, je laissais mes pensées voguer sur l’onde bleue. Tantôt je cherchais quelques têtes de baleines hors de l’eau, tantôt je m’extasiais devant le rose-mauve d’un glacier. Incapable de traduire autant de beauté, mes pages blanches sont demeurées vides de mots.
Tout dernièrement, j’ai souhaité vider ma tête et ouvrir enfin mon cœur. Je vous ai raconté cet épisode de ma vie en Grèce étalée sur dix pénibles chapitres. À cette époque, j’essayais d’oublier la réalité. Je voulais l’embellir. Je voulais mourir. Mais ce sont les larmes de mes bébés qui me ramenaient au présent et à la vie.
Au moment d’écrire ces lignes, le Zorba de 91 ans est encore vivant, mais il ne danse plus. Il a passé, cahin-caha, les trente dernières années dans son pays d’origine, plus particulièrement à Thessalonique. Notre fils le plus vieux a récemment traversé l’océan pour se rendre à son chevet. À l’hôpital, on l’a informé que son père aurait attrapé un très, très contagieux virus. Qu’adviendra-t-il de lui?
Vais-je un jour réussir à oublier toutes les misères que cet homme m’a causées? Avant que la mort ne l’empoigne, puisse mon cœur lui pardonner!
Cora
❤️
Franchises Cora Inc., chef de file des déjeuners au Canada, annonce avec fierté que la bannière comptera deux nouveaux restaurants dans l’Ouest canadien. Cette fois-ci, ce sont les villes de Medicine Hat en Alberta et de Brandon au Manitoba qui font rayonner le soleil Cora.
En juillet dernier, le restaurant de Medicine Hat a été inauguré. Il s’agit du vingtième restaurant à voir le jour dans la province de l’Alberta.
D’autre part, le restaurant de Brandon, quatrième établissement Cora au Manitoba, a ouvert ses portes en novembre dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec plus de 125 franchises, les restaurants Cora continuent d’offrir un menu diversifié de déjeuners et dîners colorés et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
Les restaurants Cora sont fiers d’annoncer que la marque devient désormais un partenaire de choix de la compagnie aérienne WestJet. En effet, le transporteur canadien offre dorénavant le déjeuner Cora dans sa cabine Privilège à bord de ses vols matinaux. Il s’agit d’une délectable marque de confiance à l’égard notre entreprise, la pionnière des restaurants de déjeuners au Canada!
WestJet propose, depuis le 26 juin, un déjeuner Cora sur la plupart de ses vols d’une durée de deux heures et demie et plus. Les plats offerts sont inspirés des repas déjà prisés des mordus des déjeuners Cora : les oeufs Ben et Dictine à la dinde fumée, la Cassolette de légumes et l’Omelette au cheddar vieilli et aux épinards avec saucisse à la dinde.
Il s’agit d’une savoureuse opportunité pour Cora déjeuners d’accroître sa notoriété et de faire découvrir son menu auprès d’un public voyageur en donnant aux passagers de WestJet la chance de savourer un déjeuner Cora dans la cabine Privilège du transporteur.
Bon voyage!
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer qu'un autre soleil s'ajoute à sa bannière dans l'Ouest Canadien. Cette fois, c'est la ville de North Vancouver qui a vu le soleil se lever.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors de la Grande ouverture. C'est lors de cette célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Cette nouvelle franchise fait partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 10e restaurant Cora en Colombie-Britannique pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec plus de 130 franchises en fonction, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
L’année 2019 en est une de développement pour Franchises Cora inc., le chef de file canadien des déjeuners. L’entreprise fait rayonner son soleil symbolique dans les plus grandes villes au pays!
Deux autres restaurants ont ouvert leurs portes en mars. Comme dans bien des cas chez Cora, il s’agit d’une aventure familiale. Ainsi, le restaurant du quartier St. Vital, à Winnipeg, est géré par un couple de franchisés qui est tombé sous le charme des restaurants Cora, de leurs menus colorés et de tous les plats joliment agrémentés de fruits.
La plus récente ouverture est celle du second restaurant situé à Regina. Le franchisé a d’abord ouvert un premier Cora en novembre 2018. Fort de cette aventure, il s’est lancé dans le développement de son deuxième restaurant et a ouvert les portes de celui-ci le 18 mars dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec 130 restaurants en activité, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners et poursuit sa mission d’offrir une nourriture et un service de qualité dans une chaleureuse atmosphère familiale.